Des chevaux sur mesure
Le Cosaque traitait son cheval comme un membre de sa famille. En temps de paix, ce dernier était attelé à la charrue ou servait aux entraînements équestres de son cavalier, puis à la mobilisation suivait le Cosaque sur les champs de bataille. Rapide, petit et léger, robuste et résistant, c’était la monture idéale dans la steppe, à la fois capable de filer comme le vent, de survivre à la rudesse de l’hiver, de porter son homme des jours durant et de se nourrir d’un rien s’il le fallait. Il était le compagnon de tous les instants, le meilleur ami du Cosaque.
S’il n’existe pas une race distinctive de chevaux cosaques, on peut toutefois identifier en partie les origines et les croisements qui composèrent les espèces les plus fréquemment rencontrées sur les territoires cosaques et qui descendaient principalement des chevaux de la steppe et de ceux du Caucase.
Côté asiatique, ces origines remontent au cheval sauvage de Mongolie, lui-même cousin du cheval de Prjevalski, peut-être l’ancêtre de tous les chevaux que nous connaissons. Ces petits et robustes chevaux, apparentés au poney de Mongolie, ancêtre de nombreuses races répandues encore aujourd’hui dans toute l’Asie, étaient de même souche que les montures qu’utilisaient déjà les Huns d’Attila. Côté Caucase, c’est le karabakh, l’un des plus anciens chevaux de selle connus, qui servit à améliorer la race du kabardin, l’une des plus rencontrées dans les voïskos et qui était elle-même métissée avec des chevaux de la steppe.
Mais le karabakh contribua aussi à l’élaboration du cheval du Don, ou donskoï, une race créée au XVIIIe siècle par les Cosaques eux-mêmes, à travers le futur ataman Platov qui donna l’impulsion de départ en fondant le premier haras du Don avec ses propres chevaux, ramenés de ses campagnes militaires. Au XIXe siècle, de nombreux croisements compliqués vinrent enrichir cette ébauche de race, qui se vit stabilisée par des normes officielles et finalement standardisée.
Comme ses anciens cousins du Caucase et de la steppe, le donskoï est un petit cheval, fort et rapide, de pied sûr, aux bonnes allures et porteur infatigable. Sobre et courageux, polyvalent, il peut être employé à la ferme comme au combat. Idéal sous la selle, le bât et avec le bétail, il est aussi à l’aise en altitude, lors de joutes équestres ou de parcours sur longue distance. Particulièrement bien adaptés à leur environnement, ils avaient les sabots très durs et n’avaient pas besoin d’être ferrés
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