La nagaïka
La nagaïka est un court et robuste fouet qui ne quitte que très rarement le poignet de tout Cosaque qui se respecte. Maintenue par une petite courroie, elle permet aussi bien de diriger son cheval – à la manière d’une cravache – que de cingler ses adversaires. Elle est une arme typiquement cosaque, à ne surtout pas confondre avec le knout, qui est la traduction littérale du fouet standard.
Devenue célèbre en France grâce à la publication du livre La Nagaïka de Joseph Kessel, cette arme est particulièrement redoutable en combat rapproché. Elle permet tout à la fois de maintenir son adversaire à distance, de le désarmer et de lui infliger de douloureuses blessures au passage. Maniée avec talent, elle est capable de tuer un homme d’un simple coup bien ajusté, par exemple sur la pomme d’adam...

Traditionnellement, la nagaïka est faite d’une lanière de cuir tressé, d’une longueur égale à celle du manche. Autrefois, celui-ci était parfois façonné d’argent et cachait un poignard (ou plutôt un stylet) qui se dégageait à l’aide d’un petit poussoir. On a même vu des nagaïkas dont le manche dissimulait un canon de pistolet en lieu et place du couteau! Déployée, la nagaïka atteint généralement les 70 à 80 centimètres. Il en existe de deux types: celle de Kouban et celle du Don. La première est façonée d’un seul tenant, c’est-à-dire que la lanière de cuir est dans le prolongement du manche. Celle du Don, en revanche, possède une jointure entre le manche et la lanière – ordinairement sous forme d’anneau ou de ligature de cuir – la rendant plus mobile et plus pratique à replier.

Aujourd’hui, la nagaïka est une arme blanche particulièrement prisée parce que ne tombant pas sous le coup de la loi; après tout, elle peut très bien être assimilée à une cravache de cavalier ou à une laisse de chien: pas de quoi en interdire le port... Légère et non métallique, elle est transportable en avion ou autre lieu protégé par des détecteurs de sécurité. Souvent comparée à une sorte de «nun-chaku» russe, elle est intégrée aux arts martiaux et est souvent utilisée dans des entraînements de sambo ou d’autres disciplines de combat. Elle est aussi très prisée par les para-militaires qui n'ont ainsi pas besoin de permis de port d'arme.
On en trouve actuellement de nombreux modèles sur le marché russe, aussi bien folkloriques à fin de décoration ou de souvenir, que robustes et rustiques, dans des fabrications destinées à la chasse ou au combat. Selon la qualité, les prix varient de 20 à 150 US$. En outre, les sites aux enchères type e-Bay en proposent régulièrement des modèles anciens pour collectionneurs, qui, s’ils ont de la chance, pourront se les offrir pour 200 ou 300 US$.

Et pour aller plus loin dans la connaissance de la nagaïka, un ouvrage indispensable – en russe bien entendu – est à commander ICI. On peut aussi en demander gentiment à l'auteur de ces lignes une version PDF ou HTML, via un petit mail ;-) Par ailleurs, une succinte description de la nagaïka du Don est également disponible ICI. Vous pouvez aussi assister à un entraînement de self-défense en Russie sur ce fichier vidéo MPEG (1,8 mb).